- décrépit
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• fin XIIe decrespie; lat. decrepitus1 ♦ Qui est dans la décrépitude, dans une extrême déchéance physique. ⇒ usé, vieux. Une vieille décrépite. « Un lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus » (La Fontaine).2 ♦ Dégradé par le temps, menaçant ruine. « Ces fleurs parasites Que la pluie enracine aux parois décrépites » (Lamartine).⊗ HOM. Décrépi (décrépir).Synonymes :- sénile- uséContraires :- fort- gaillard- jeune- robuste- vertQui, avec le temps, a pris un aspect misérable, délabréSynonymes :- croulant- déliquescent- ruiné- vétusteContraires :- moderne- nouveau- solidedécrépit, iteadj. Très affaibli par la vieillesse. Un vieillard décrépit.⇒DÉCRÉPIT, ITE, adj.A.— [En parlant d'une pers.; d'une partie du corps] Dont l'âge a fortement altéré la vigueur physique et même parfois les forces morales, intellectuelles. Un visage décrépit, où la vie semblait s'être retirée dans les yeux (BALZAC, Rech. absolu, 1834, p. 211). Comme des vieillards décrépits, ils aiment les choses sucrées (CLAUDEL, Violaine, 2e version, 1901, p. 644).— Subst. Personne qui est physiquement dégradée par l'âge. Les laids et les beaux, les décrépits et les jeunes (FLAUB., Tentation, 1849, p. 326).B.— P. anal. [En parlant d'inanimés concr.] Dont l'aspect extérieur est dégradé par le temps. Les vieux remparts décrépits (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 30).C.— P. métaph. [En parlant de valeurs abstr.] Ridicule des institutions vermoulues et des pensées décrépites (R. ROLLAND, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 417).Rem. Décrépi, ie et décrépit, ite sont souvent confondus dans l'usage; à ce propos DUPRÉ 1972 émet l'avis suivant : ,,Voici deux termes très différents qui n'ont entre eux qu'une lointaine analogie, mais qui sont rapprochés par « étymologie populaire ». Un mur décrépi a perdu son crépi : il est donc en mauvais état et évoque une idée d'abandon et de vieillesse. C'est le seul rapport avec décrépit, « qui est arrivé au terme de la vieillesse, qui a subi une altération profonde de la forme humaine ».``Prononc. et Orth. :[
], fém. [-it]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. décrépi. Étymol. et Hist. 1. Ca 1192 decrespie « atteint par la déchéance physique » (Evrat, Gen. B.N. 12457, fol. 38 r° ds GDF. Compl.); 1370 subst. (J. LEFÈVRE, Lamentations, I, 1109 ds T.-L.); 1580 « qui prend l'apparence de la décrépitude » (MONTAIGNE, Essais, éd. Thibaudet, I, XX, p. 115 : regardant son maintien decrepite); 2. 1832 p. anal. « qui menace ruine » (HUGO, N.-D. Paris, p. 521 : distinguait confusément la façade de Notre-Dame, et l'Hôtel-Dieu décrépit). Empr. au lat. decrepitus; rapproché ultérieurement de crépir p. étymol. seconde. Fréq. abs. littér. :90. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 396.
décrépit, ite [dekʀepi, it] adj.ÉTYM. V. 1192, descrepie; lat. decrepitus, même sens, p.-ê. de de- (→ 2. Dé-), et crepitus, p. p. de crepare « craquer, se fendre avec bruit », d'où « se fendre, se rompre, crever », à propos de choses (bois, portes, étoffes) et sans doute, à basse époque, d'êtres vivants.❖1 (Personnes). Qui est dans la décrépitude, dans une extrême déchéance physique. ⇒ Usé, vieux. || Un vieillard décrépit et cassé. || Une vieille décrépite. || Je ne suis pas encore décrépit !1 Un lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus,Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse.La Fontaine, Fables, VIII, 3.2 En dépit des hommes, je saurai goûter encore le charme de la société, et je vivrai décrépit avec moi dans un autre âge, comme je vivrais avec un moins vieux ami.Rousseau, Rêveries…, 1re promenade.3 Ses cheveux blanchissaient sur son front décrépit (…)Hugo, la Légende des siècles, La vision de Dante, LIV, XV.♦ N. ⇒ Vieillard, vieux.4 Les paladins à la vieille contèrentLeur aventure, et conseil demandèrent.La décrépite alors se recueillit (…)Voltaire, la Pucelle, VIII.2 (Choses). || Maison décrépite, qui menace ruine. — REM. Ne pas confondre avec décrépi. → Décrépir.❖DÉR. Décrépitude.
Encyclopédie Universelle. 2012.